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La philosophie de l'art est souvent réduite à un questionnement abstrait sur l'art et le beau. On s'interroge ainsi sur la définition des ces objets présentés comme intemporels, comme s'ils traversaient les histoires et le temps. Dans ce cadre, les grandes théories philosophiques sont  mobilisées comme autant d'avis, au degré de sophistication divers, mais chaque fois péremptoires - " Kant a dit que ... ".   Pourtant, dès que l'on se penche d'un peu plus près sur les interrogations sur le beau et sur l'art, des différences fondamentales apparaissent.   -       Premièrement, ces interrogations sur le beau et sur l'art naissent chaque fois dans un cadre historique précis. Durant l'Antiquité par exemple, paradoxalement présentée comme l'époque du grand art, les philosophes comme Platon ou Aristote s'interrogent sur le Beau, mais ce concept est rattaché au Bien ou au Bon et non à l'Art. Plus précisément, la question du beau s'inscrit dans le champ de la morale et non de l'esthétique - aucun mot n'existe alors pour différencier, parmi les activités manuelles, le travail de l'artiste de celui de l'artisan. Durant le Moyen-Âge chrétien, le beau est lié au divin, puis quelques siècles  plus tard, sous l'Ancien Régime, à la représentation d'un ordre social conçu comme naturel. Il faut en fait attendre la révolution française pour que les questions du beau et de l'art soient posées ensemble.  -       Deuxièmement, ces interrogations prennent chaque fois sens à l'intérieur d'un système philosophique plus général. Un système philosophique élaboré autour de la question de l'émancipation politique n'interrogera pas les productions artistiques de la même manière - il ne posera pas les mêmes questions - qu'un système construit autour d'un problème métaphysique comme celui de la finitude. Le premier dégagera peut-être dans l'art ou la création artistique une forme de résistance aux tendances réactionnaires d'une société alors que le second y verra  l'un des moyens privilégiés de surmonter l'angoisse de la mort.  En somme, la philosophie de l'art n'est pas un champ bien délimité rassemblant des réflexions éparses sur l'art et le beau,  mais un champ diffracté s'ouvrant des questions de métaphysique, de morale et de philosophie politique. Dans ce cours, je souhaiterais justement donner consistance aux questionnements sur l'art et le beau en les replaçant (1) dans leur contexte historique et en les réintégrant (2) dans les systèmes philosophiques construits autour de questionnements précis. Ce faisant, j'aimerais  montrer comment les interrogations sur l'art et le beau, loin de se réduire à un avis, une opinion ou un jugement subjectif, mettent chaque fois en jeu des problèmes bien plus larges touchant aux grandes questions métaphysiques, morales et politiques d'une époque et/ou d'un système de pensée.   Module 1 : Les philosophies de l'Antiquité   Module 2 : Les philosophies chrétiennes   Module 3 : Les philosophies modernes  

Supports principaux non reproductibles

Edouard Delruelle, Métamorphoses du Sujet, De Boeck

Support complémentaires non reproductibles

Sans objet

Autres références conseillées

Sans objet

Mode d'enseignement

• Face à face

Types d'activités

• Cours magistraux

Evaluations

Les modalités d'évaluation de l'AA sont précisées dans la fiche de l'UE dont elle dépend